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Le jour où j'ai... participé à ma première reforestation

  • Photo du rédacteur: Louise Petit
    Louise Petit
  • 15 févr. 2018
  • 4 min de lecture

Le 7 février 2018 a eu lieu une campagne de reboisement aux alentours d'Antsirabe. Retour sur cette journée pleine de sens.

Le départ avait été fixé la veille pour 6h le lendemain matin. Levée difficilement à 5h du matin, les trois cafés avalés n'y feront rien : la fatigue est bien là ! Les minutes passent... Pas de message, pas de taxi brousse. J'envoie un SMS à mon collègue Bruto qui est agronome. "Petits soucis hier soir, on passera à 7 h devant chez toi". Ouf, ça me laisse encore une heure pour émerger !

Le sac est fait : crème solaire, k-way en cas de pluie, appareil photo, bouteille d'eau. 7h, j'entends le klaxon du taxi-brousse. Hop, c'est parti !


Je retrouve Bruto qui savoure son pain au Kiri en guise de petit-déjeuner ! "Tu en veux ?" Euh non merci, ça ira ! On passe chercher Jacquie, comptable pour l'antenne Cœur de Forêt Antsirabe, qui participe aussi au reboisement aujourd'hui.

Arrivés chez elle, on charge les marmites, les haricots secs (une dizaine de kilos), le riz (plus de 100 kilos) puis la viande (35 kilos) pour nourrir les 250 personnes attendues pour cette reforestation.

Une fois le tout embarqué, on se dirige vers le lieu de la plantation, qui se trouve à une dizaine de kilomètres d'Antsirabe, non loin de la commune d'Ibity. On s'arrête en chemin acheter le bois qui servira à faire cuire le repas.

Bruto pense aussi à notre "goûter" de 8h30 : un petit sachet de gâteaux apéritif goût oignon. Bon, on se laisse tenter et on suit le mouvement. Il faut bien avoir des forces pour la journée qui nous attend ! Arrivés sur le lieu du reboisement, après un trajet mouvementé vu l'état des chemins (à plusieurs reprises j'ai bien cru que le camion allait tomber sur le côté ou rester enfoncé dans la boue!), je constate qu'une partie des participants est déjà là ! On décharge tout le matériel pour cuisiner, les plants et on monte le chapiteau.

Les pois sont lavés, la viande aussi, le riz est déjà trié... Il ne reste plus qu'à mettre le tout à cuire, après avoir réussi à allumer les feux.

Au loin, on aperçoit les autres participants au reboisement qui descendent la colline pour nous rejoindre.


Munis de leur angade (outil qui se rapproche de la bêche) , ils sont tous motivés pour la matinée. Le reboisement peut enfin commencer !

Des groupes sont constitués, et tout le monde se met au travail. Certains creusent les trous, d'autres mélangent la terre au fumier, certains apportent les plants près des trous, les autres les mettent en terre... Plusieurs espèces d'arbres sont plantées, comme l'Eucalyptus Citriodora, l'Acacia Mangium, le Phyllarthron Madagascariensis ou le Dodonaea Madagascariensis. Le reboisement se fait assez rapidement, sous le soleil brûlant de Madagascar.

Beaucoup sont assez surpris de me voir, moi aussi, mettre la main à la pâte (ou plutôt les mains dans la terre). Il y en a même qui s'arrêtent de travailler pour me regarder planter les arbres. Je deviens vite une "vazaha mena" (vazaha rouge)... Mais l'effet de groupe, la motivation et l'implication de chacun me font oublier la chaleur et les brûlures du soleil.

Vers 13h30, nous sommes prêts pour manger le repas préparé par Jacquie. Voky be ! ("rassasié").


Pendant la pause déjeuner, j'ai l'occasion d'avoir une longue discussion avec Bruto.

Les campagnes de reboisement sont importantes et doivent continuer à être organisées. Cependant, quel est l’impact sur les participants ? En effet, en dépit des efforts constatés, le paysan « lambda » continuera de couper du bois. J'ai indiqué à Bruto qu'il serait sans doute intéressant de mener deux activités en parallèle : le reboisement d’une part (avec espèces endémiques et médicinales) et d’autre part, proposer aux paysans de replanter des arbres destinés à la "consommation". Le message à faire passer serait alors celui-là : "Si vous coupez un arbre, il faut en replanter 3 autres".

En clair, il faut donner aux communautés locales les clés pour gérer les ressources forestières. Pourquoi ne pas sensibiliser également sur d’autres modes de fonctionnement : utilisation du gaz, des briquettes ardentes, des foyers autonomes, etc ? Sur le long terme, si les reboisements s’accompagnent d’une réduction globale de la consommation de bois, alors, les espaces forestiers seront gérés durablement. De plus, les efforts de conservation resteront insuffisants s’ils ne sont pas consolidés par la sensibilisation, l’éducation et la formation.

Notre discussion terminée, on se dirige vers le deuxième lieu de plantation.

Les habitants nous attendent déjà ! Il y a tellement de monde qu'en une dizaine de minutes, tout est terminé.

Il est 15h30 lorsqu'on rentre dans le taxi brousse, direction Antsirabe. La motivation des participants, l'ambiance générale, la finalité du reboisement, les échanges... tous les ingrédients étaient réunis pour faire de cette journée une expérience inoubliable et riche en émotions !

Au total, plus de 3 800 arbres ont été plantés durant la journée.

Je repars la tête pleine d'idées, "reboostée" et optimiste pour la suite des aventures que me réserve ma mission à Antsirabe!

 
 
 

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